750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 09:19

Il y a déjà très longtemps je devais avoir à peine une quinzaine d'année, un cousin lointain gara son camping car dans la cour de la ferme paternelle.

Un cousin, mais la famille paternelle en comptait par dizaines, c'était une notion vague et incompréhensible, il s'appelait Laffont ce qui avait pour avantage au moins d'être appréhendable par mon jeune esprit, il portait le même nom que la maison voisine de l'hôtel familial, nous allions chercher les truites vivantes à Laffont, maison abandonée mais qui comportait en son sein un ancien lavoir alimenté par une source fraîche et pure transformé en vivier à truite pour le restaurant de l'Hôtel des Voyageurs de Gavarnie.

Philippe lui de 15 ans mon aîné était en pleine force de l'age, il rayonnait, s'entendait à merveille avec mon père, connaissait la gastronomie sur le bout des doigts et avait profité d'une escapade estivale pour une visite familiale et gastronomique. Nous habitions alors à Plaisance du Gers et Maurice Coscuella officiait divinement dans les cuisines de son Ripa Alta. Un simple apéritif était un enchantement, ses pruneaux farcis aux rognons blanc de canard accompagnaient divinement un cocktail de vin sauvage au sorbet de cassis.

Je commençait à m'éveiller aux sens de la chaire. En fait je continuait devrais-je dire car du plus loin que je m'en souvienne dans ma famille la table à toujours été une fête! Plus rurale chez ma mère,plus cérémonieuse chez mon père. Il élevait à l'époque des moutons, et un gigot d'agneau en croûte de sel ravive mes papilles de quanrantenaire 25 ans après. Il fût accompagné d'une Côte Rotie d'Yves Gangloff, un jeune vigneron qu'aidait Philippe à l'époque, ce vigneron célèbre aujourd'hui avait acheté une toute petite parcelle muni d'une "grange" qu'il habitait avec son épouse Mathilde et ses enfants, ils tiraient le diable par le queue, Philippe amoureux du vin salarié de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) vantait ses vins, récupérait les bouteilles vides, les lavait pour remettre en bouteille sa cuvée Mathilde.

Papa gavait alors et vendait des conserves de foie gras, de pâtés de cassoulet... Nous avions entamé le repas avec un foie gras en conserve de sa production accompagné d'un Condrieu de Gilbert Chirat.

10848015_866791763352668_8985033725807336296_n.jpg

 Ce fût pour moi une découverte, j'avais alors droit aux Sauternes chez ma mère et à du blanc limé parfois pour les fêtes de village. La rondeur associé à la minéralité de ce Condrieu est encore une recherche aujourd'hui. Le fruit a pris le dessus et la tension de ce Condrieu avait subblimé le foie gras.

 

Je dois à Philippe, à ce premier séjour et au nombreux autres que nous nous sommes mutuellement rendus mon attachement à la Côte du Rhône septentrionale, Philippe nous a quitté il y a maintenant deux ans, mais il est là dans ma cave et dans la votre, tous les vignerons qu'il m'a fait connaître aussi sont là. Yves est devenu intouchable, mais il reste de belles maisons avec de beaux produits à des prix accessibles. Il est temps que j'aille à nouveau déjeuner à L'auberge de La source de Chavannay pour accompagner une assiette de cuisses de grenouilles de ondriu minéral et tendu!

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
Ah le Condrieu ! Quel vin ! Frais mais très parfumé, des notes florales de violette ou fruitées de mangue et d’abricot. L'unique cépage Viognier lui confère onctuosité et générosité.
Répondre

Présentation

  • : Le blog de moulindelaumet.caviste.vin.armagnac.chambre.hote.gers.over-blog.com
  • : Le blog du moulin de Laumet, cave à vins et armagnacs à Vic-Fezensac Gers. Propose aussi des chambres d'hôtes, une table d'hôtes. Des séjours à thèmes, dégustations, cours d'œnologie.
  • Contact

Recherche

Archives

Liens